Auteure : Marie-Odile Supligeau
1Née
en France, dans le contexte particulier de la Seconde Guerre mondiale,
la théorisation élaborée sur la base de l’expérience de l’hôpital
psychiatrique de Saint-Alban, en Lozère, métamorphosera les
configurations du travail thérapeutique en psychiatrie et dans les
établissements socio-éducatifs. Elle diffusera, de l’après-guerre à nos
jours, selon diverses vagues d’influence ou de régression.
2À
Saint-Alban, par nécessité vitale, patients et soignants se sont
organisés pour survivre à des conditions de vie très précaires dans les
asiles durant l’occupation allemande. Les entreprises imaginées pour
parer à la faim et au froid (cueillette, travail et ravitaillement chez
les paysans des environs…), mais aussi les manifestations de la société
civile au sein de l’asile (accueil de résistants…) ont révélé des
capacités insoupçonnées de créativité, d’humanité et de prise de
responsabilités chez des patients jusque-là maintenus à l’hôpital
psychiatrique dans un état de passivité et de chronicité majeure. Des
soignants, choqués et instruits par les similitudes entre les conditions
de vie dans les asiles et l’univers concentrationnaire ou la prison
(que certains eurent alors à connaître), initièrent un mouvement
d’humanisation des hôpitaux psychiatriques dont la « psychothérapie
institutionnelle », avec pour références théoriques le marxisme et la
psychanalyse et pour pierre angulaire pratique les clubs thérapeutiques,
fut le courant le plus influent et le plus reconnu.
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